01.01.25

Un peu de recul en vue de 2025
Entre nous, les nouvelles à la Une de 2024 ont rarement été joyeuses. Conflits armés, catastrophes naturelles, bouleversements climatiques, désastres humanitaires, etc.
Cependant, je vous propose aujourd'hui un petit point de situation sur les éléments réjouissants qui nous sont arrivés entre 2020 et 2025.
Quelques bonnes nouvelles :
1. Les nappes phréatiques en France ont bénéficié d'une meilleure recharge par rapport aux années précédentes. Au 1ᵉʳ novembre 2024, 78 % des niveaux des nappes étaient supérieurs aux normales de ce mois. Cela est principalement dû aux précipitations automnales de 2024. Savoir si ces grosses pluies proviennent des bouleversements climatiques qui nous inquiètent est un autre débat, qui nécessiterait une approche scientifique que je ne maîtrise pas encore.
Les nappes phréatiques sont des ressources importantes car elles jouent un rôle crucial dans l'approvisionnement en eau douce, l'équilibre des écosystèmes et la lutte contre les sécheresses. Contentons-nous donc pour le moment de cette bonne nouvelle.
2. La Norvège a abandonné un titanesque projet de recherche et d'exploitation minière sous-marine en Arctique, prévu initialement pour 2025, préservant ainsi la vie et les écosystèmes marins. Les autorités norvégiennes mettaient en avant l'importance de ces ressources minérales pour la transition énergétique et la réduction de la dépendance à des pays comme la Chine.Des arguments jugés finalement peu convaincants face aux risques environnementaux engendrés par l'extraction minière, notamment la destruction des écosystèmes marins, malgré l'utilisation potentielle de ces minerais pour la transition énergétique.
Ne nous réjouissons cependant pas trop vite, car le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre précise qu'il ne s'agit-là non d'un abandon total du projet, mais d'un report...
3. En Inde, la population des rhinocéros unicornes a triplé en 40 ans, atteignant plus de 4 000 individus. Autrefois braconnés pour leur corne et décimés au profit de l'agriculture, ils sont désormais classés comme "vulnérables" et non plus "en danger d'extinction" par l'UICN. Leur situation s’améliore grâce à des efforts de conservation. Protégés à partir de 1910, ils n'étaient plus que 150 au début du XXe siècle et 600 individus dans les années 60.
4. La population des baleines noires, l'une des espèces de cétacées les plus menacées, a également augmenté, passant de 358 individus en 2020 à 373 en 2023, soit une hausse de 4 % poursuivie en 2024. Cependant, en cette même année, au moins 9 décès de baleines ont été répertoriés, provoqués par les activités humaines comme les collisions avec les bateaux, l'enchevêtrement dans des matériaux de pêche, etc. En prime, les changements climatiques modifient considérablement la répartition du zooplancton, leur principale source de nourriture, ce qui complique leur survie. Tout cela met en danger cette bonne nouvelle.
5.La raréfaction de l'ozone dans la stratosphère, principalement au niveau du pôle Sud, souvent désignée sous le terme de 'trou' dans la couche d'ozone, continue de se résorber et devrait disparaître d'ici 40 ans. Les forêts et les terres cultivées l'ont donc échappé belle grâce aux efforts et aux mobilisations engendrées par le Protocole de Montréal, traité signé en 1987 par 198 pays.
Les réfrigérateurs, les climatiseurs, les systèmes de refroidissement des voitures, les bombes de mousse à raser, ou encore les aérosols, tous ces produits qui contiennent des substances qui détruisent progressivement l'ozone stratosphérique ont été retirés du marché grâce à cet accord international, et c'est une petite victoire que l'on peut fêter tout en restant attentifs ! Comme quoi, quand les Etats s’y mettent, les changements peuvent être réels.
6. En Europe, tous les appareils électroniques doivent désormais contenir une prise USB-C, simplifiant leur utilisation et réduisant les déchets liés aux modèles incompatibles. Plus besoin de jeter votre téléphone "qui fonctionne encore très bien mais on ne trouve plus de quoi le brancher car c'est un vieux modèle". Et plus besoin d’acheter 15 chargeurs différents pour tous vos appareils (d’ailleurs, si vous en avez 15, il vous reste un effort à faire sur votre sobriété numérique…). Un gros effort est encore à mener sur l'obsolescence programmée, mais ceci est encore une autre histoire…
7. Milan impose une interdiction de fumer dans les lieux publics à moins de 10 mètres de ses concitoyens. Cela limite la consommation de cigarettes et, par conséquent, réduit les émissions de particules fines, protégeant ainsi à la fois les poumons et le patrimoine urbain. Une décision contestée et difficile à encadrer. Seules les cigarettes électroniques ne sont pas concernées par la décision.
Selon les données de l'autorité environnementale ARPA Lombardia, la fumée de cigarettes est responsable de 7% des émissions de particules fines (PM10) de la ville.
8. En Suisse, les émissions industrielles de CO₂ ont diminué de plus de 15 % entre 1990 et 2020, atteignant les objectifs climatiques fixés pour ce secteur. Il est néanmoins le seul dans lequel la Suisse se montre à la hauteur de ses engagements. Nous aimerions bien en dire autant pour le domaine de la construction, du transport et de l’agriculture... Il est d’ailleurs intéressant de noter que l’augmentation du PIB et la croissance économique sont décorrélés de la réduction des émissions, comme le montrent les données de l'OECD Environment Statistics (Dantenbank). Et n’oublions pas que les pollutions émises par la Suisse ne se limitent pas à ce qui se passe à l’intérieur des frontières du pays. On parle de “pollutions importées”, qui sont énormes par rapport à ce que nous produisons chez nous. Nos besoins de consommation et la délocalisation de nos entreprises sont donc bien souvent oubliés dans ce bilan…
9. En 2023, les entreprises membres de l’Agence de l’énergie pour l’économie (AEnEC) ont réduit leurs émissions de CO₂ de 820 000 tonnes par rapport à 2013. La Suisse vise la neutralité carbone d’ici 2050 et renforcera les exigences climatiques dès ce premier janvier 2025, avec des incitations pour les entreprises. Il peut s’agir là d’avantages en termes de réglementation ou de financement, des exonérations ou réductions fiscales, des subventions, d’un accès à des fonds spécifiques pour des projets verts, etc. Les entreprises ont de plus le choix quant aux moyens d’atteindre les objectifs de réduction. Cela dans le but de limiter leurs frais et de préserver la compétitivité de ceux qui s'engagent à faire des efforts.
Il est parfois difficile, il faut le reconnaître, de concilier ambitions climatiques et réalités économiques, surtout dans un monde comme le nôtre qui n'est pas habitué à faire des sacrifices de confort.
Ces bonnes nouvelles, vous l'aurez certainement remarqué, ne sont pas des victoires définitives. C'est pour cette raison qu'il faut à tout prix continuer la mobilisation.
En revanche, chaque petite réussite est une source de motivation pour aller plus loin dans la lutte. Chaque pas est important. Il s'agirait juste, en 2025, l'année deadline pour tout une ribambelle d'objectifs, de s'activer un peu ! Bonne année.
Merci à HugoDécrypte pour ses vidéo et son contenu (vidéo jointe).
Pour en savoir plus :
Le trou dans la couche d’ozone se referme : https://www.nationalgeographic.fr/environnement/le-trou-dans-la-couche-dozone-serait-en-train-de-se-resorber#:~:text=La%20mise%20en%20oeuvre%20du,ozone%20s'est%20alors%20stabilisée.
Industrie, croissance économique et réduction d’émissions Suisse : https://www.economiesuisse.ch/fr/articles/la-suisse-manque-ses-objectifs-climatiques-mais-lindustrie-les-atteint?utm_source=chatgpt.com
Conflit à Gaza et ses conséquences environnementales : https://vert.eco/articles/lenvironnement-victime-silencieuse-de-la-guerre-a-gaza
Protection de zones maritimes et terrestre d’ici 2030 : https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/10/28/biodiversite-les-etats-ne-sont-pas-sur-la-bonne-voie-pour-proteger-efficacement-30-des-terres-et-des-mers-d-ici-a-2030_6363428_3244.html?utm_source=chatgpt.com