14.05.24

Les animaux sauvages détenus en captivité sont-ils malheureux ?

Les émotions sont une chose très subjective. Lorsque l'on considère une personne, aussi proche de nous soit-elle, il nous est impossible de connaître exactement ce qu'elle pense. Comme pour les animaux, nous ne pouvons que constater des manifestations extérieures telles que le rire, les larmes, une moue plus ou moins enchantée, etc.

Si l'animal ne peut pas, comme l'Homme, partager ses états d'âme par la parole, il nous est néanmoins possible d'examiner son apparence afin d'en tirer des hypothèses sur son bien-être : l'état de son pelage, sa bonne condition physique, son plumage propre et soigné, et l'absence de blessure par exemple en sont des indications encourageantes. Dans la même idée, nous pouvons également analyser le comportement des animaux : le fait que l'animal joue seul et/ou avec ses congénères, se détende, défende son territoire, nourrisse ses petits, respecte les soigneurs potentiels, boive sans hâte, procède à une toilette délicate, etc.

Mais est-ce que même si l'animal semble heureux, ne regrette-t-il pas un peu sa vie de liberté dans son milieu naturel ?

Tout d'abord il est important de savoir que seule une partie infime des animaux des ménageries actuels en Europe ont été capturés ou arrachés à leur milieu naturel durant leur vie. La majorité des animaux aujourd'hui captifs, sont né au zoo/cirque. De plus, nous ne savons toujours pas si les animaux disposent d'une mémoire capable de leur procurer des regrets d'une vie antérieure, ou s'ils disposent d'une imagination abstraite leur permettant de se représenter vivre un autre style de vie.

Il est faux de penser qu'un animal vivant dans une cage qui, d'après nos critères anthropomorphiques, nous semblent soit trop petite soit trop exposée aux courrants d'air..., est malheureurx et/ou maltraité. Tout ce dont un animal a besoin est : un endroit sur lequel il peut se reposer, de la nourriture et de l'eau en suffisance, et un territoire sur lequel il peut s'établir et régner. Dans les parcs zoologiques et les ménageries, ces conditions de bien-être sont - normalement - remplies. Ces soins et cette attention, apportés aux animaux par les humains, empêcheraient tout retour à la vie sauvage sans une préparation minutieuse et délicate. Les animaux pour lesquels tout a toujours été servi sur un plateau d'argent, ne savent plus quels sont leurs proies et comment les chasser, quels sont les dangers et comment y échaper, comment défendre un territoire ou s'en procurer un et surtout, il a perdu toute peur de l'Homme. (Et on peut constater qu'il en est de même pour les humains : essayez donc d'aller chasser votre nourriture aujourd'hui, et vous me direz ce que votre estomac vous a répondu !)

Les ménageries et parcs zoologiques jouent deux rôles importants pour la protection des animaux. Premièrement, ils sont une bibliothèque vivante pour les visiteurs. Ils permettent d'apprendre à connaître les animaux, et qui dit connaître, dit potentiellement aimer et avoir envie de protéger. Deuxièmement, ils acceuillent des espèces en voie de disparition tels que le tigre, le panda géant, le gorille des montagnes, le cacathoès à ventre rouge (et la liste est longue), sans doute malheureusement plus en sécurité en captivité que dans leur milieu naturel, à la mercie des braconniers, des changements climatiques et des catastrophes naturelles et/ou écologiques (feux de forêt, dégradation des sols, déforestation, innondations, etc.)

"Jamais je ne vous dirai que nos animaux sont heureux" nous dit le fondateur du Parc des Félins et de Terres de Singe Patrick Jardin dans l'émission Animaux TV. Car même dans la nature, que savons-nous vraiment du bonheur des animaux ? (voir la vidéo Youtube ci-jointe).

En somme, nous ne pouvons pas affirmer que les animaux soient fondamentalement heureux ou malheureux dans les pars zoologiques. Cependant il vaut certainement mieux encourager une détention convenable des animaux et inciter nos pays à contrôler cette détention plutôt que de boïcoter d'office les zoos/cirques/ménageries qui, à l'aube d'une crise écologique et sociales, pourraient bien être la dernière ressource de protection de nos espèces.